Le 3 mars 2024, après une victoire éclatante sur le 800m la veille, Gérald Le Cun a décroché le titre de vice-champion de France indoor du 1500m, dans des conditions de compétition particulièrement difficiles. Atteint d’une inflammation importante du tendon d’Achille, Gérald s’est lancé dans cette finale avec un esprit de compétiteur acharné, honorant son engagement envers son club et les valeurs du sport.

La veille, Gérald avait remporté le titre de champion de France du 800m, une performance qu’il avait célébrée comme une étape importante dans sa saison. Cependant, le lendemain, il se présentait au départ du 1500m avec une blessure au tendon d’Achille qui l’empêchait de se donner à fond. « Je savais que je n’étais pas à 100%, mais j’étais là pour honorer mon engagement et représenter les couleurs de mon club, l’AS Cavaillon », explique Gérald.

Dès le départ, la douleur au tendon est bien présente. « Les premières foulées m’ont rappelé que mon tendon était loin d’être guéri », raconte-t-il. Face à cette situation, il choisit de ne pas prendre de risques inutiles et reste en retrait derrière deux athlètes. « Je voulais éviter tout faux mouvement et risquer d’aggraver la situation. Je me suis concentré sur ma course et sur le fait de finir cette compétition sans causer plus de dommages. »

La course se décante progressivement à 350m de l’arrivée. Gérald se rapproche des deux leaders et, dans une belle relance, il se détache en compagnie d’un autre athlète. « À ce moment-là, je me suis senti bien, même si je savais que la douleur était toujours présente. Mon cardio était très bon, et je pouvais encore donner quelque chose », explique Gérald.

À 200m de l’arrivée, son compagnon d’échappée relance encore le rythme, et Gérald, malgré la douleur et la fatigue, décide de rester dans la course. « Je sentais que j’étais encore en contrôle. À 80m de la ligne, je savais qu’il fallait que je lance mon sprint pour aller chercher la victoire. »

Mais alors que Gérald se prépare à attaquer dans la dernière ligne droite, un incident inattendu survient. « L’athlète devant moi se décale soudainement, et je me prends un coup d’épaule. J’ai failli tomber, mais j’ai réussi à éviter la chute de justesse », raconte-t-il. Ce geste perturbateur aurait pu coûter la course à Gérald, mais il reste concentré et franchit la ligne d’arrivée en deuxième position.

Les juges, après avoir analysé l’incident, décident de disqualifier l’athlète responsable du geste. Mais malgré cette décision, Gérald choisit de rester fidèle à son esprit sportif et à ses valeurs de fair-play. « Je suis là pour m’amuser, pour vivre un moment de sport et d’engagement. Un championnat de France doit être une fête et une célébration du sport. J’ai demandé aux juges de revenir sur leur décision et de ne pas disqualifier l’athlète. Ce n’était pas dans l’esprit du sport », déclare Gérald.

Ainsi, bien qu’il ait été injustement perturbé dans son sprint, Gérald choisit de ne pas profiter de la situation. Sa décision témoigne de son engagement envers l’intégrité et le respect des règles.

En dépit des circonstances difficiles, Gérald Le Cun repart de Lyon avec deux titres exceptionnels : le premier, bien mérité, de champion de France du 800m, et le deuxième, en vice-champion du 1500m. « Je suis très satisfait de ce week-end, malgré la douleur et les aléas. Gagner le 800m et terminer vice-champion du 1500m, c’est une belle performance. J’ai tout donné et c’est ce qui compte », conclut-il.

Ce championnat de France a non seulement marqué un retour triomphal de Gérald sur la scène indoor, mais a également révélé son caractère exceptionnel, alliant détermination, sportivité et respect du jeu.